Faits et chiffres des pharmacies suisses 2024

La publication Faits et chiffres fournit des données de référence sur le système de santé, les prestations des pharmaciens et, de manière générale, sur la profession de pharmacien. Elle répond à toutes les questions relatives à l’importance des pharmacies en Suisse en matière de politique de la santé et d’économie publique.

Le rôle des pharmacies dans un système de santé en pleine mutation

Des défis majeurs, mais tout autant d’opportunités stimulantes attendent les pharmacies suisses. Face à l’importance croissante de la prévention, à l’évolution démographique, à l’augmentation des maladies chroniques, au manque de médecins généralistes et à la hausse des coûts de la santé, les pharmacies, premières références santé de la population, sont plus indispensables que jamais pour répondre à de nombreuses problématiques. C’est pour toutes ces raisons que la Société Suisse des Pharmaciens pharmaSuisse poursuit résolument son engagement pour défendre les intérêts des pharmaciens et montrer que les pharmacies constituent un pilier du système de santé.

Parmi les grands dossiers de l’année 2024 figure la révision de la part relative à la distribution, entrée en vigueur le 1er juillet 2024. La nouvelle part relative à la distribution favorise le recours aux génériques et biosimilaires moins coûteux et contribue ainsi à freiner la hausse des coûts. 

Une autre étape importante a été franchie fin juin, lorsque pharmaSuisse a soumis au Conseil fédéral la nouvelle convention tarifaire « Rémunération basée sur les prestations (RBP V) ». En cas d’approbation, ce tarif pourrait être introduit dès le 1er janvier 2025. La RBP V apporte des modifications importantes à la structure de rémunération, qui gagne en adéquation: désormais, la rémunération de chaque position correspond mieux à la charge de travail nécessaire à son exécution. Le nouveau tarif prévoit également de nouvelles positions pour des prestations auparavant non rémunérées, notamment la prolongation d’ordonnance ou encore la clarification et remise en cas d’urgence. La RBP V encourage également la substitution par les biosimilaires. En outre, en favorisant la mise sous blister mécanique, la RBP V renforce la sécurité lors de la remise de médicaments dans les EMS. Ce procédé permet par ailleurs de réduire le gaspillage de médicaments. Autre nouveauté: les pharmacies avec un commerce d’envoi postal peuvent désormais facturer leurs prestations pharmaceutiques lors de la délivrance de médicaments. En somme, le nouveau tarif permet une plus grande transparence et se traduit par une amélioration de la qualité et de l’efficacité dans la remise de médicaments aux patients. De plus, bien qu’il prévoie de nouvelles prestations, le nouveau tarif respecte le principe de neutralité des coûts.

La question de la sécurité de l’approvisionnement en médicaments occupe une place de plus en plus importante. Les ruptures d’approvisionnement, conséquences de crises à l’échelon international, posent d’importants défis pour les pharmacies. pharmaSuisse soutient dès lors l’initiative « Oui à un approvisionnement médical sûr » afin de promouvoir la diversification des chaînes d’approvisionnement et garantir durablement l’approvisionnement en médicaments vitaux.

Outre la délivrance de médicaments, les pharmacies contribuent à l’amélioration de la santé publique grâce au rôle important qu’elles jouent dans la prévention et la promotion de la santé. Avec leurs prestations de conseil et de prévention, elles offrent une plus-value essentielle à la population. pharmaSuisse crée les conditions-cadres nécessaires pour permettre aux pharmacies de continuer à jouer efficacement leur rôle central dans le système de santé.

Dans cette édition de Faits et chiffres, nous vous présentons un éclairage sur les évolutions et les défis que rencontrent actuellement les pharmacies suisses. Ces faits et chiffres illustrent le rôle fondamental que les pharmacies continueront à jouer dans le système de santé de demain.

Martine Ruggli, présidente de la Société Suisse des Pharmaciens pharmaSuisse

Bien-être, santé, prévention, maladie: la pharmacie offre des conseils, un suivi et une prise en charge personnalisés. Et ne l’oublions pas: les pharmaciennes et les pharmaciens sont les spécialistes en matière de médicaments!

Qu’il s’agisse de santé, de maladie, de bien-être ou de médicaments, les équipes officinales apportent des conseils, un suivi et une prise en charge rapide et professionnelle à la population, et ce sans rendez-vous ni ordonnance . La pharmacie est une des premières références pour tout ce qui concerne la santé. De nombreux problèmes de santé courants peuvent être abordés et résolus simplement et directement à la pharmacie. Les pharmacies proposent de nombreuses prestations médicales, notamment de prévention, comme la vaccination. Les compétences des pharmaciens, en tant que spécialistes des médicaments, englobent plusieurs aspects essentiels: 
lls possèdent des connaissances approfondies en pharmacologie, chimie et sciences biomédicales, ce qui leur permet de maîtriser parfaitement les mécanismes d’action des médicaments, d’en expliquer les effets et d’identifier les interactions potentielles. Les pharmaciens sont donc des acteurs essentiels du système de santé, qui mettent leurs compétences et connaissances au service de la sécurité des patients et de l’efficacité des traitements médicamenteux.

En Suisse, environ 1800 pharmacies constituent un premier point de contact fiable pour la population. Grâce à leur bonne répartition géographique et à leurs horaires d’ouverture conviviaux, les pharmacies sont des fournisseurs de soins médicaux de premier recours faciles d’accès et parfaitement intégrés dans le système de santé publique.

Vue d’ensemble des prestations officinales les plus fréquentes

Prévention

  • Dépistage des maladies cardiovasculaires
  • Mesure de la tension artérielle
  • Mesure de la glycémie
  • Mesure du cholestérol/lipides sanguins
  • Vaccination et conseils en matière de vaccination
  • Dépistage du cancer du côlon
  • Autotest du VIH
  • Comprimés d’iodure de potassium (traitement d’urgence)
  • Validation traitement

Prise en charge

  • Triage approfondi et consultation en pharmacie 
  • Remise de médicaments soumis à ordonnance sans prescription médicale dans des cas justifiés
  • Examens (p. ex. prélèvement pharyngé, otoscopie, analyse d’urine)
  • Analyses et mesures de valeurs médicales (pression artérielle, glycémie, cholestérol, CRP, etc.)
  • Fabrication de médicaments (préparations magistrales)
  • Formules propres (spécialités de comptoir)
  • Bas de contention 
  • Contrôle des poux
  • Contraception d’urgence (« pilule du lendemain »)
  • Soins des plaies
  • Retrait de tiques 
  • Traitement par antidote (intoxications)
  • Service de garde
  • Informations sur les médicaments (interactions, effets, indésirables, etc.)

Suivi

  • Accompagnement pharmaceutique et observance thérapeutique (p. ex. myCare Start)
  • Analyse de médication (optimisation du traitement)
  • Mesure de valeurs médicales (allergies, asthme, BPCO, diabète, pression artérielle, etc.)
  • Systèmes pour la prise de médicaments (mise sous blister, semainiers)
  • Ordonnance électronique
  • DEP (dossier électronique du patient)
  • Substitution générique 
  • Assistance pharmaceutique en EMS
  • Assistance pharmaceutique aux hôpitaux et services de soins à domicile
  • Traitement des addictions (alcool, opioïdes)
  • Usage raisonné des antibiotiques et lutte contre les antibiorésistances

Conseils

  • Conseils pour la grossesse et l’allaitement, enfants 
  • Conseil en diététique
  • Conseils aux diabétiques 
  • Pharmacie de ménage
  • Produits pour l’incontinence
  • Médecine complémentaire/phytothérapie
  • Conseils aux voyageurs, y. c. conseil vaccinal
  • Téléconsultation pharmaceutique
  • Utilisation d’appareils (tensiomètre, inhalateur)
  • Conseils sur les nutriments vitaux (p. ex. analyse minérale des cheveux)
  • Conseils pour le sevrage tabagique

Source: pharmaSuisse

En 2023, plus de 24 000 spécialistes travaillent en pharmacie et jouent un rôle clé dans les soins médicaux de premier recours. Cependant, cette fonction essentielle subit une pression de plus en plus forte, car les pharmacies sont confrontées à différents défis comme la pénurie de personnel qualifié, l’inflation et la hausse des charges salariales. Depuis 2017, le nombre moyen d’employés en équivalents temps plein par pharmacie est légèrement supérieur à neuf. Sur la même période, les charges ont cependant augmenté de près de 100 000 francs. 

Aperçu des employé·e·s en pharmacie

2018

3.6
3.6
1.0
1.0
1.2
1.2
0.1
0.1
0.1
0.1
1.7
1.7
0.8
0.8
0.2
0.2

2019

3.6
3.6
1.0
1.0
1.2
1.2
0.1
0.1
0.1
0.1
1.7
1.7
1.0
1.0
0.6
0.6

2020

3.8
3.8
1.0
1.0
1.2
1.2
0.1
0.1
0.1
0.1
1.7
1.7
0.5
0.5
0.5
0.5

2021

3.8
3.8
1.0
1.0
1.2
1.2
0.1
0.1
0.2
0.2
1.6
1.6
0.6
0.6
0.6
0.6

2022

3.8
3.8
1.0
1.0
1.3
1.3
0.1
0.1
0.2
0.2
1.7
1.7
0.6
0.6
0.6
0.6
  • Assistant·e·s en pharmacie
  • Pharmacien·ne·s responsables
  • Autres pharmacien·ne·s
  • Stagiaires/innen
  • Assistant·e·s de gestion en pharmacie
  • Apprenti·e·s
  • Autres collaborateurs/-trices
  • Autre personnel de vente

Les pharmacies ne sont pas seulement un acteur majeur du système de santé, elles constituent aussi des employeurs de premier plan pour les pharmaciennes et pharmaciens, les assistantes et assistants en pharmacie, les équipes de vente et les personnes en apprentissage. En moyenne, une pharmacie publique emploie neuf personnes, dont deux pharmaciens. 

  • Charges de personnel en %
  • Nombre total d’ETP
Source: RoKA 2022 (Statistiques des pharmacies: pharmaSuisse)

La population suisse dispose de 1838 pharmacies, qui constituent une référence facilement accessible pour de nombreuses questions de santé. Grâce à leurs horaires d’ouverture conviviaux (même le week-end), les équipes officinales permettent d’assurer la sécurité de l’approvisionnement aussi bien en médicaments qu’en articles de la liste des moyens et appareils, et déchargent non seulement les médecins de famille, mais également les services d’urgence et les hôpitaux, en particulier lorsqu’il s’agit de cas simples. La répartition géographique des pharmacies sur l’ensemble du territoire est très variable et résulte de différents facteurs tels que le nombre d’habitants et la superficie. On observe une différence de densité entre les agglomérations urbaines et les zones rurales, cependant, le facteur le plus important reste la remise directe de médicaments par les médicins (régime de dispensation médicale, DM).

1'837

pharmacies

sont le point de contact pratique de la population suisse pour toutes sortes de questions de santé.

Au cours des 15 dernières années, le nombre de pharmacies a légèrement augmenté, mais est toutefois resté constant ces trois dernières années. L’an dernier, la Suisse comptait près de 21 pharmacies pour 100 000 habitants, ce qui correspond à 4875 habitants par pharmacie. C’est un chiffre bien modeste en comparaison internationale: la moyenne européenne se situe en effet autour de 32 pharmacies pour 100 000 habitants.

Affiliées à pharmaSuisse 
1'565
Non affiliées à pharmaSuisse 
273
Nombre d’habitants par pharmacie 
4'878
Nombre de pharmacies pour 100 000 habitant·e·s 
21

Dans les cantons où la dispensation médicale (zone DM) est totalement ou partiellement (FM) autorisée, le réseau de pharmacies est deux fois moins dense que dans les cantons où la remise se fait exclusivement en pharmacie (Rx). Cela complique l’accès au système de santé dans les cas simples, à l’automédication et à de nombreuses prestations de prévention, en particulier dans les zones rurales, en dehors des heures de bureau et le week-end. Par ailleurs: le modèle suisse de dispensation médicale est unique en son genre en Europe. La raison clé pour laquelle cette pratique n’est pas adoptée dans les autres pays est le principe selon lequel « celui qui prescrit ne dispense pas ».

Densité de pharmacies rapportée au régime de remise 

  • MF: 5611 habitant·e·s par pharmacie
  • SD: 7585 habitant·e·s par pharmacie
  • Rx: 3258 habitant·e·s par pharmacie

Fin 2023, 1565 des 1837 pharmacies suisses (soit 85 %) étaient affiliées à la Société Suisse des Pharmaciens pharmaSuisse. Cette base d’adhésion forte montre clairement l’importance que revêt notre société faîtière pour la représentation des intérêts professionnels, scientifiques et politiques des pharmaciennes et des pharmaciens.

La tendance aux collaborations et aux regroupements se poursuit. Cela permet ainsi aux pharmacies d’exploiter les synergies et de réduire les coûts. La plupart des pharmacies tenues par leur propriétaire (près des deux tiers des membres) s’organisent en groupements ou en communautés d’achat. Dans cette configuration, les pharmaciens restent indépendants malgré cette collaboration et gèrent leurs pharmacies en toute autonomie. Environ un tiers (35 %) des pharmacies affiliées appartient à des chaînes.

Proportion de pharmacies affiliées à une chaîne sur la totalité des pharmacies

35%

Kettenapotheken

65%

Inhaber/innen-geführte Apotheken

CHF5,2 Mrd.
1837 Pharmacies
Source: pharmaSuisse

La population suisse qualifie de très bons les soins de santé de premier recours dispensés par les pharmacies, tant dans les zones urbaines que rurales. C’est ce que montre un sondage représentatif réalisé par l’institut de recherche Sotomo en 2022. Parmi les personnes interrogées, 92% ont évalué positivement l’offre des pharmacies. En outre, le personnel des pharmacies figure parmi les premiers interlocuteurs qui jouissent de la confiance de la population lorsqu’il s’agit de problèmes de santé mineurs, en deuxième place après les médecins.

La population est étroitement liée aux pharmacies: 93% des personnes interrogées ont un médecin de famille, mais 82% se rendent systématiquement ou généralement dans la même pharmacie. La population fréquente davantage les pharmacies que les cabinets médicaux, ce qui souligne le rôle important des pharmacies dans les soins de premiers recours.

Cependant, malgré ces chiffres positifs, peu de gens sont conscients de la vaste palette de prestations proposées par les pharmacies. Ainsi, seuls 27% des sondés ont connaissance du fait que les pharmacies peuvent également fournir des médicaments sur ordonnance sans consultation médicale préalable. Pourtant, ces offres suscitent un fort intérêt. Il ressort en outre que 62% des personnes interrogées recourraient plus fréquemment aux pharmacies si leurs prestations étaient prises en charge par l’assurance obligatoire des soins. L’intérêt pour les vaccinations, en particulier, serait encore plus grand: 72% des personnes sondées préféraient se faire vacciner en pharmacie si les coûts étaient pris en charge par l’assurance maladie.

Ces chiffres montrent le fort potentiel des pharmacies dans leur rôle de premier point d’accès aux soins et le souhait de la population de voir leurs prestations davantage intégrées.

Niveau de confiance selon les intervenants en cas de problèmes de santé mineurs

Médecin généraliste

52
52
32
32
11
11
3
3
2
2

Pharmacien∙ne

25
25
40
40
27
27
6
6
2
2

Personnes de référence

14
14
30
30
30
30
15
15
11
11

Droguiste/in

13
13
26
26
31
31
18
18
12
12

Naturopathe/in

10
10
20
20
21
21
19
19
30
30

TélémédecineBeratung

6
6
19
19
26
26
20
20
29
29
  • 5 – très élevé
  • 4
  • 3
  • 2
  • 1 – très faible

Influence de la prise en charge des coûts sur le recours aux prestations 

Auriez-vous davantage recours aux prestations officinales si celles-ci étaient prises en charge par l’assurance obligatoire des soins ? 

62%

Oui

38%

Non

CHF5,2 Mrd.

Si les vaccinations en pharmacie étaient prises en charge par l’assurance-maladie
obligatoire, vous feriez-vous vacciner en pharmacie?

72%

Oui

28%

Non

CHF5,2 Mrd.
Source: Surveillance des soins de premier recours, enquête Sotomo, novembre 2022

La vaccination en pharmacie rencontre un grand succès au sein de la population suisse. La patientèle apprécie le gain de temps généré par ce service pratique. Actuellement, deux pharmacies sur trois offrent la possibilité de se faire vacciner sans rendez-vous et sans ordonnance médicale. Une liste des pharmacies qui proposent la vaccination peut être consultée sur www.votre-pharmacie.ch/vaccinations.

L’accès facilité à la vaccination en pharmacie décharge les cabinets médicaux, augmente la couverture vaccinale et constitue un pilier important du système de santé suisse. Une harmonisation des cantons autour de la recommandation de la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) serait par conséquent bienvenue. Les pharmacies pourraient ainsi proposer des vaccinations de routine pour les jeunes dès 16 ans et aux adultes dans tous les cantons.

Cela permettrait à environ 7 millions de personnes en Suisse d’avoir un accès facilité aux vaccinations contre la grippe, l’encéphalite à tiques (FSME), les hépatites A et B – des prestations qui relèvent des soins médicaux de base. L’assurance de base ne prend malheureusement pas encore en charge cette prestation fournie par les pharmacies. La révision de la LAMal actuellement en discussion au parlement pourrait enfin permettre de résoudre cette problématique.

Les différentes offres de vaccination en pharmacie par canton

AG
AI
AR
BE
BL
BS
FR
GE
GL
GR
JU
LU
NE
NW
OW
SG
SH
SO
SZ
TG
TI
UR
VD
VS
ZG
ZH
  • Grippe
  • FSME
  • Covid-19
  • Hépatite A, B, A+B
  • ROR
  • DTP
  • Poliomyélite(IPV)
  • HPV
  • Zona
  • Méningocoques
  • Pneumocoques
  • Varicelle
  • Rage
  • Première injection en pharmacie possible 

  • Première injection par le médecin, rappel injection(s) suivante(s) en pharmacie possible(s) 

  • Pour les personnes jusqu’à 65 ans 

  • Pour les personnes de 65 ans et plus

  • Pour les personnes de 27 ans et plus

Source: www.ihre-apotheke.ch/fr/pourquoi-la-vaccination

Le tableau est une représentation synthétique. Les cantons peuvent modifier en tout temps les directives relatives à la vaccination en pharmacie. Il convient de se référer aux ordonnances et conditions-cadres cantonales.

Les pharmaciennes et les pharmaciens sont membres d’une profession médicale reconnue et les spécialistes des médicaments. Ils suivent cinq ans d’études de master en pharmacie qui se conclut par un diplôme fédéral. Pour obtenir l’autorisation d’exercer la profession à titre d’activité économique privée sous propre responsabilité professionnelle et de pratiquer à charge de l’assurance obligatoire des soins (AOS), les pharmaciens doivent suivre deux ans de formation postgrade de pharmacien·ne spécialiste en pharmacie d’officine ou trois ans de formation postgrade en pharmacie hospitalière. Ils sont ainsi parfaitement qualifiés pour gérer les pharmacies en tant que « centres de santé ».

Afin d’exploiter encore mieux les connaissances spécialisées des pharmaciens, la loi sur les produits thérapeutiques (LPTh) a été adaptée. Depuis 2019, les pharmaciens sont autorisés à remettre des médicaments soumis à ordonnance même sans ordonnance médicale.

Aujourd’hui, les compétences nécessaires à la vaccination, mais aussi au diagnostic et au traitement des troubles et affections courants sont transmises aux pharmaciens dès leur cursus universitaire. Ces derniers sont également nombreux à suivre les offres de formation complémentaire. En 2022, le certificat de formation complémentaire FPH «Anamnèse en soins primaires» a remplacé pour la première fois le certificat de formation complémentaire FPH «Vaccination et prélèvements sanguins» à la tête des favoris, et se retrouve également au premier rang en 2023.

Nombre et types de certificats de formation complémentaire FPH délivrés

2016

349
349
85
85
18
18
29
29

2017

391
391
56
56
11
11
25
25

2018

414
414
62
62
349
349
81
81

2019

458
458
277
277
236
236
42
42

2020

472
472
337
337
208
208
44
44

2021

718
718
332
332
187
187
23
23

2022

378
378
436
436
169
169
34
34

2023

329
329
390
390
238
238
23
23
  • Certificat FPH Vaccination et prélèvements sanguins
  • Certificat FPH Anamnèse en soins primaires
  • Formation postgrade Pharmacien·ne spécialiste en pharmacie d’officine
  • Autres
Source: FPH Officine

Les études de pharmacie sont très prisées des femmes, tout comme l’exercice de la profession dans une pharmacie d’officine. En 2023, les femmes représentaient 73 % des personnes ayant obtenu un titre fédéral (137 diplômées). Quant aux hommes, ils étaient 50 diplômés (27 %). L’âge moyen à l’obtention du diplôme se situe à 27 ans – aussi bien chez les femmes que chez les hommes.

Au 31 décembre 2023, 7183 pharmaciennes et pharmaciens avec autorisation de pratiquer sous leur propre responsabilité professionnelle étaient enregistrés dans le MedReg, et 2083 d’entre eux disposent d’une autorisation dans plus d’un canton. 76 % des pharmaciens possédant une autorisation d’exercer disposaient d’un diplôme fédéral et 24 % d’un diplôme reconnu. 75 % de détenteurs et détentrices d’une autorisation sont des femmes. 

L’âge moyen des pharmaciennes et pharmaciens au bénéfice d’une autorisation de pratiquer était de 50 ans, les pharmaciennes étant en moyenne 4 ans plus jeunes (49 ans) que les pharmaciens (53 ans).

Les statistiques montrent que le plus grand nombre d’actifs se trouve chez les 30 à 35 ans ainsi que chez les 55 à 60 ans.

Pour pallier la pénurie de main d’œuvre qualifiée due aux prochains départs à la retraite et à la progression du travail à temps partiel, il est particulièrement important de garantir les places de formation en Suisse. En 2023, 303 diplômes étrangers en pharmacie ont été reconnus, la plupart provenant de France (78), d’Italie (72) et d’Allemagne (58). Durant cette même période, 187 diplômes fédéraux ont été délivrés au terme d’études de pharmacie réussies.

Répartition des membres de pharmaSuisse selon l’âge et le sexe

25

68
68
13
13

26

103
103
25
25

27

112
112
34
34

28

119
119
28
28

29

125
125
30
30

30

121
121
33
33

31

155
155
34
34

32

136
136
44
44

33

145
145
50
50

34

136
136
32
32

35

141
141
47
47

36

136
136
36
36

37

157
157
32
32

38

125
125
36
36

39

108
108
32
32

40

113
113
29
29

41

95
95
27
27

42

100
100
22
22

43

108
108
20
20

44

100
100
16
16

45

108
108
25
25

46

81
81
28
28

47

118
118
26
26

48

106
106
28
28

49

105
105
37
37

50

126
126
31
31

51

133
133
28
28

52

108
108
31
31

53

110
110
21
21

54

106
106
30
30

55

142
142
34
34

56

130
130
40
40

57

137
137
48
48

58

152
152
25
25

59

124
124
53
53

60

127
127
36
36

61

91
91
41
41

62

80
80
39
39

63

61
61
44
44

64

75
75
41
41

65

47
47
24
24
  • féminin
  • masculin
Source: pharmaSuisse

L’indice des prix des médicaments est le seul indice qui décroît aussi rapidement et régulièrement depuis 2010. Ceci s’explique notamment par les réexamens des conditions d’admission et des prix des médicaments de la liste des spécialités par l’Office fédéral de la santé publique. 

Malgré cela, la part des médicaments aux coûts de l’assurance obligatoire des soins (AOS) reste relativement stable depuis une dizaine d’années (22% en 2023). Ceci s’explique notamment par une augmentation en termes de volume de besoins en traitements médicamenteux et à l’évolution démographique. 

L'indice du prix des médicaments se distingue fortement de celui d’autres secteurs 

  • Indice du prix de l’électricité
  • Coûts de santé
  • Indice du prix des médicaments
  • Indice des prix à la consommation
Source: OFS, Indice suisse des prix à la consommation

De 2017 à 2023, à la suite des réexamens triennaux de l’Office fédéral de la santé publique, le cumul des économies sur le prix public des médicaments s’élève à plus de 3,8 milliards de francs. Comme les années précédentes, les économies ont été essentiellement réalisées sur les médicaments distribués par les pharmacies. 

Selon le système en vigueur depuis 2001, la part relative à la distribution doit, selon l’art. 67 OAMal, rémunérer les prestations logistiques liées à la remise de médicaments pris en charge par l’assurance obligatoire des soins. Or, tandis que les frais logistiques (transport, infrastructure et personnel) ont été indexés au fil des ans, la part relative à la distribution est restée inchangée depuis 2010.  Ainsi, depuis 2017, les pertes cumulées sur la part relative à la distribution s’élèvent à quelque 400 millions de francs pour le seul canal des pharmacies.

Économies sur les prix publics des médicaments 

2017

44.6
44.6
64.8
64.8
116.1
116.1

2018

13.4
13.4
30.9
30.9
78.0
78.0

2019

19.3
19.3
33.2
33.2
65.5
65.5

2020

34.3
34.3
27.8
27.8
38.2
38.2

2021

11.7
11.7
23.6
23.6
62.0
62.0

2022

21.1
21.1
23.0
23.0
34.6
34.6

2023

23.9
23.9
27.8
27.8
57.0
57.0
  • Hôpitaux
  • Cabinets médicaux
  • Pharmacies

Pertes sur la part relative à la distribution 

2017

3.6
3.6
12.4
12.4
24.8
24.8

2018

1.3
1.3
6.3
6.3
13.4
13.4

2019

2.2
2.2
7.3
7.3
14.1
14.1

2020

2.8
2.8
4.2
4.2
6.3
6.3

2021

0.3
0.3
4.0
4.0
10.2
10.2

2022

1.7
1.7
4.1
4.1
6.7
6.7

2023

1.2
1.2
4.0
4.0
7.9
7.9
  • Hôpitaux
  • Cabinets médicaux
  • Pharmacies

Évolution différenciée de la part de distribution 

Les deux graphiques précédents méritent d’être nuancés en ce qui concerne le canal des pharmacies. En dissociant les officines publiques des pharmacies en ligne, force est de constater que l’évolution de la courbe n’est pas la même. Ceci s’explique par le fait que les pharmacies en ligne ont un portfolio composé essentiellement de médicaments très coûteux, tandis que plus de 50% des emballages remis en officines publiques ont un prix public ≤30 francs.

  • Médecin
  • Pharmacie d'officine
  • Hôpital (ambulatoire)
  • Pharmacie de vente par correspondance
Source: BAG, IQVIA

Afin de promouvoir l’utilisation de médicaments génériques et biosimilaires, plus avantageux, le Conseil fédéral a décidé de plusieurs mesures, parmi lesquelles : 

  • l’adaptation de la formation du prix des génériques et biosimilaires, 
  • le relèvement de la quote-part de 20% à 40% pour les médicaments plus chers,
  • l’ajustement de la part relative à la distribution.

Avec les deux premières mesures, entrées en vigueur le 1er janvier 2024, le Conseil fédéral table sur des économies de quelque 250 de millions de francs en faveur de l’assurance obligatoire des soins. L'adaptation de la part relative à la distribution à partir du 1er juillet 2024 devrait générer des économies estimées à environ 60 millions de francs et contribuer à la maîtrise des coûts, sans fragiliser l’approvisionnement en médicaments.

Part de marché des médicaments de la liste des spécialités en 2023

19.3%

Hors marché

6.4%

Médicaments sous brevet

24.7%

Médicaments hors brevet

17.6%

Originaux

0.6%

Préparations de référence

31.2%

Génériques

0.2%

Biosimilaires

CHF5,2 Mrd.
Source: pharmaSuisse

Dans le cadre de l’assurance obligatoires* par les caisses-maladie se compose de trois éléments: le prix de fabrique (montant que l’entreprise pharmaceutique reçoit pour ses frais de recherche, développement et production), vient s’y ajouter la part relative à la distribution (qui rémunère les prestations logistiques des pharmacies, cabinets médicaux et hôpitaux) et la TVA: Comment se compose le prix d'un médicament en Suisse?

Avec la révision de la part relative à la distribution des médicaments remboursés par les caisses-maladie, près de 2/3 des médicaments ont vu leur prix baisser, tandis qu’un tiers d’entre eux ont augmenté, car la part relative à la distribution qui leur était appliquée jusqu’ici ne couvrait pas les coûts (voir fait 10). 

*Bases légales: Ces médicaments sont publiés dans la liste des spécialités (LS) par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP); c’est aussi l’OFSP qui fixe leur prix maximum. Quant à la part relative à la distribution, elle est définie à l’article 67 de l’ordonnance sur l’assurance-maladie (OAmal) et fixée à l’article 38 de l’ordonnance sur les prestations de l'assurance des soins (OPAS).

La moitié des dépenses du système de santé suisse provient des hôpitaux et institutions médico-sociales. La part brute des coûts attribués au secteur pharmacie a légèrement augmenté, atteignant 7% en 2022 (contre 6% en 2021). Cependant, il convient de noter que ce chiffre inclut la part du prix des médicaments et dispositifs médicaux qui revient aux fabricants. Après déduction de cette portion, seuls 2.46% des coûts sont directement imputables au canal des pharmacies pour l’approvisionnement, les conseils et les autres services (voir fait 1). 

Les dépenses de santé par habitant et par mois sont passées de 475 francs en 2000, à 865 francs en 2022. Le vieillissement est une cause souvent évoquée de la hausse des coûts de la santé, mais il n’y contribue que pour une part relativement modeste. Selon une récente étude du CSS Institut¹, la plus grande partie de la croissance des coûts s’explique à la fois par une demande supérieure de prestations de la part des assurés et par une extension des prestations prises en charge. Les progrès technologiques sont aussi considérés comme un facteur explicatif important, notamment les médicaments nouvellement admis dans l’assurance de base. Ce dernier facteur est également relevé par Helsana dans son Rapport 2023 sur les médicaments.

Coûts du système de santé en 2022

35.7%

Hôpitaux

15.8%

Établissements médico-sociaux (EMS)

14.9%

Généralistes / spécialistes

12.2%

Dentistes et autres fournisseurs de prestations ambulatoires

7.0%

Pharmacies

2.3%

Commerce de détail hors pharmacies

2.9%

Laboratoires, services de transport et de secours

3.6%

État

3.7%

Assurances

1.4%

Organisations à but non lucratif

0.5%

Importations

CHF5,2 Mrd.
91.5 milliards CHF
  • 1

    Evolution des coûts de la santé 2012-2021, CSS Institut de recherche empirique en économie de la santé, juillet 2024

Détails du canal pharmacie en 2022

9%

OTC-Pharmacie

16%

Rx-Pharmacie

5%

RBP-Pharmacie

5%

LiMA-Pharmacie

13%

OTC-Industrie

45%

Rx-Industrie

7%

LiMA-Industrie

CHF5,2 Mrd.
6.4 milliards CHF
Sources: OFS - coût et financement des soins de santé

Commentaire du graphique ci-dessus: Finalement, sur les 6.4 milliards de francs, seuls 2.46% des coûts totaux du système de santé incombent aux pharmacies.

De plus en plus de thérapies onéreuses arrivent sur le marché et sont admises dans la liste des spécialités. Ainsi, les coûts des médicaments, qui représentent 22,2 % des coûts de l'assurance obligatoire des soins (AOS), ont augmenté de 4 % en 2023 et se sont élevés à près de 40 milliards de francs. Sur ce montant, seuls 3% rémunèrent les prestations et la distribution (grossistes inclus) des médicaments remis via le canal des pharmacies.

En outre, depuis des années, les officines publiques sont les seuls prestataires à accorder un rabais de 2,5% aux caisses-maladie sur le prix public des médicaments LS (catégories A et B). Cela représente plusieurs dizaines de millions de francs d'économies par an pour les payeurs de primes ce qui n'est pas négligeable.

Répartition des différents groupes de coûts de l'AOS en 2023

22.1%

Médecin (ambulatoire)

22.2%

Médicaments

18.4%

Hôpitaux en stationnaire (médicaments inclus)

14.2%

Hôpitaux en ambulatoire (hors médicaments

5.3%

EMS

4.5%

Laboratoire

3.9%

Physiothérapie

3.4%

Soins à domicile

2.3%

Moyens et appareils

3.7%

Autres

CHF5,2 Mrd.

Détails des 22.2% des coûts des médicaments à charge de l'AOS

17.2%

Médicaments fabricant / industrie pharma

2.9%

Médicaments pharmacie

1.7%

Médicaments médecin (ambulatoire)

0.4%

Médicaments (secteur hospitalier – ambulatoire)

CHF5,2 Mrd.
Sources: pharmaSuisse (Base de données drugshortage.ch, base de données des tarifs)

Bien que les pharmacies représentent 62 % du volume de distribution, leurs coûts s'élèvent à 2,9 %. En comparaison, les médecins dispensants ne représentent que 29 % du volume, mais leurs coûts atteignent 1,7 %.

Introduite en 2001, la convention tarifaire RBP (rémunération basée sur les prestations) détermine la rémunération des prestations des pharmaciens lors de la remise de médicaments prescrits par le médecin et remboursés par l’assurance obligatoire des soins.

Conformément à la loi, c’est aux pharmaciens qu’il revient de valider le traitement médicamenteux. Ce sont eux qui seront tenus pour responsables en cas d’erreur de traitement liée aux médicaments. Parfois, la validation peut sembler rapide, mais lorsque l’ordonnance est plus complexe, par exemple chez un patient avec plusieurs pathologies, et que le pharmacien doit recontacter le médecin pour adapter une posologie, proposer une alternative en raison d’une interaction ou d’une rupture de stock, ou encore adapter la forme galénique, le tarif reste le même. En effet, il s’agit d’un forfait qui s’applique, quels que soient le prix du ou des médicaments prescrits et le nombre d’emballages remis du même médicament.

Nombre de prestations RBP facturées en 2023

60%

Validation médicament

37%

Validation traitement

3%

Autres prestations RBP

CHF5,2 Mrd.
79.6 Millions CHF
Sources: curafutura/pharmaSuisse (Base de données : pool tarifaire sasis AG)
  • Validation médicament : CHF 4.30 par médicament prescrit 
  • Validation traitement : CHF 3.25 par médecin et par jour, indépendamment du nombre d’emballages
  • Autres prestations RBP : semainier, forfaits de substitution, remise fractionnée, prise sous surveillance, service de garde, remise de méthadone

En 2023, près de 80 millions de prestations ont été facturées à charge de l’AOS pour un montant de 340 millions de francs (2022: 75 millions de prestations pour 320 millions de francs).

Les prestations des pharmacies peuvent contribuer à économiser des coûts tout en garantissant la sécurité des patients et la qualité des soins.

Chez les patients atteints de maladies chroniques, une mauvaise adhésion au traitement médicamenteux est fréquente. En Suisse, seulement 40 % des patients diabétiques prennent correctement leur traitement médicamenteux. Seule la moitié des patients ayant eu un infarctus prendraient correctement leurs médicaments antiplaquettaires et antihypertenseurs, bien qu’une bonne adhésion thérapeutique diminue le risque de mortalité et d’événement cardio-vasculaires majeurs.

80% des coûts de la santé sont imputables aux maladies chroniques

16%

Cardiovasculaire

1%

Diabète

14%

Musculosqueletiques

6%

Cancers

10%

Psychiaques

3%

Respiratoires

29%

Autres maladies chroniques

2%

Démences

15%

Autres (aigus)

4%

Prévention

CHF5,2 Mrd.

Le rôle des pharmaciennes et des pharmaciens dans l’optimisation de l’adhésion thérapeutique est essentiel.

La Société Suisse des Pharmaciens développe de nouvelles prestations, qui visent à renforcer l’adhésion des patients qui prennent un nouveau médicament pour soigner une maladie chronique, ainsi qu’à soutenir les patients souffrant d’hypertension artérielle. 
 

% de patients non compliants

Antiplaquetaires

52.0

Antihypertenseurs

53.0

Beta-bloquants

12.0

Hypolipémiants

77.0
Source: OFSP, Faits et chiffres: Maladies non transmissibles

La Société Suisse des Pharmaciens pharmaSuisse est préoccupée par la persistance des pénuries et des difficultés d’approvisionnement en médicaments qui se maintiennent à un niveau élevé inquiétant. Malgré la gravité de la situation, aucune amélioration notable ni aucun réel progrès politique n'ont été réalisés dans ce domaine au cours des dernières années. Dans ce contexte, les pharmaciens sont en première ligne. Ils investissent énormément de temps pour trouver des solutions thérapeutiques alternatives sans compromettre la qualité des soins et rassurer leur patientèle.

La pénurie de médicaments est mondiale et devrait malheureusement perdurer. Il est grand temps que nos autorités s’emparent résolument du problème. 

Évolution des pénuries répertoriées par le site privé drugshortage.ch 

  • Nombre de pénuries par mois

Les ruptures d’approvisionnement n’ont cessé d’augmenter ces dernières années et stagnent aujourd’hui à un niveau élevé. On suppose que la détente temporaire observée pendant la pandémie de covid-19 est liée au respect des mesures d’hygiène en vigueur et à l’obligation du port masque, ce qui a conduit à une réduction des maladies. L’accès aux cabinets médicaux et aux pharmacies a également été limité et les interventions chirurgicales qui n’étaient pas nécessaires ont été reportées. En outre, de nombreuses personnes ont constitué des réserves de médicaments au début de la pandémie.

Proportion de médicaments LS touchés par une rupture d’approvisionnement en 2023

0-5

41.3%

5-11

34.2%

11-15

28.1%

15-880

24.6%

880-2570

7.0%

2570-infini

0.4%
Classe de prix (prix de fabrique en CHF)

La pénurie touche toutes les catégories de médicaments, mais en premier lieu les médicaments bon marché dont les brevets sont arrivés à échéance.

Les pénuries frappent d'abord les médicaments les moins chers

Ces dernières années, le prix élevé des médicaments LS a fait l’objet de moult discussions et mesures variées. Malheureusement, elles se sont concentrées sur le segment des médicaments LS les moins coûteux, soit sur 98 % des médicaments LS avec un prix de fabrique <440 francs représentant près de 50 % des coûts des médicaments à charge de l’assurance obligatoire des soins. Force est de constater que c’est justement dans ce segment des médicaments moins coûteux, utilisés essentiellement dans les soins ambulatoires par les médecins et les pharmaciens, que les difficultés d’approvisionnement sont le plus aiguës. 

C’est une des raisons pour lesquelles pharmaSuisse s’est engagée et soutient l'initiative populaire « Oui à un approvisionnement médical sûr » dont un des objectifs est de garantir l'accès et l'utilisation responsable des médicaments.

Système digestif et métabolisme

23.9

Anti-infectieux (usage systémique)

30.5

Antinéoplasiques et agents immunomodulants

11.1

Antiparasitaires, insecticides et répulsifs

25.0

Sang et organes hématopoïétiques

11.9

Préparations dermatologiques

29.9

Système cardiovasculaire

30.4

Système musculosquelettique

34.6

Système nerveux

31.6

Système respiratoire

42.8

Organes sensoriels

50.5

Hormones systémiques, à l’exclusion des hormones sexuelles et des insulines

33.5

Système génito-urinaire et hormones sexuelles

34.2

Divers

7.4
Le graphique ci-dessus illustre le pourcentage de médicaments LS, par catégorie de prix, ayant été touchés par une pénurie en 2023.
Sources: pharmaSuisse (Base de données drugshortage.ch, base de données des tarifs)

Remise fractionnée de médicaments 

En mars 2023, la task force dédiée à la pénurie de médicaments recommandait aux pharmacies et aux cabinets médicaux de recourir à la délivrance de médicaments en quantités fractionnées. Cette recommandation temporaire, de durée limitée mais actuellement toujours en vigueur, ne s’applique qu’à un nombre très restreint de principes actifs. En fin de compte, quelque 18'000 remises fractionnées ont été réalisées en 2023 et facturées à l’assurance obligatoire des soins (AOS) pour un montant total de moins de 450'000 francs (ce montant inclut le prix fabrique, la part de distribution, la TVA et l’indemnité pour remise fractionnée de 10 francs qui comprend déjà la validation médicament).  Le coût de cette mesure pour l’assurance obligatoire des soins n’a rien à voir avec les prévisions alarmistes de santésuisse, qui avait évoqué des surcoûts allant de 13 à 35 millions de francs allant dans la poche des pharmaciens.

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Gregory Nenniger

Responsable de la communication numérique

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